07 juin 2025

Plongez dans les coulisses de L'œuvre au Rouge - éditions Code9 - Alchimie et toxicologie.

L’alchimie : mythe ou mystification ?
Pour ses partisans, l’alchimie est un moyen de parvenir à l’illumination (un équivalent de l’éveil, chez les bouddhistes) autrement dit, d’être touché par la lumière divine
Pour ses détracteurs, elle n’est que supercherie, tout au plus le fait de précurseurs de la chimie, d’empiristes mus par l’appât du gain (changer le plomb en or). Loin de nous la volonté de trancher le débat, nous laisserons au lecteur la liberté de choisir.
Toutefois, il reste légitime de se poser certaines questions même si nous sommes incapables d’obtenir des réponses définitives.

La première qui nous vient à l’esprit est celle-ci : pourquoi tant de gens, à toutes les époques, et dans la plupart des grandes civilisations auraient-ils pratiqué cet art (les alchimistes se qualifient d’artistes) si celui-ci ne se résumait qu’à un simple charlatanisme ? Et pourquoi auraient-ils consacré toute l’énergie décrite dans leurs traités dans un but fallacieux ?
Force est d’admettre que l’alchimie (le travail de laboratoire pouvait s’étendre sur de nombreuses années) devait nécessairement provoquer quelque chose sur son opérateur. Or, c’est précisément la nature de ce quelque chose qui fait l’objet du débat.

Une deuxième question s’impose alors. Pourquoi, dans toutes les sociétés, les hommes ont-ils cherché à s’émanciper du monde réel dans une logique religieuse ? Que ce soit par des drogues (les chamans), ou par une maltraitance du corps (la danse du soleil des Sioux), tous les moyens ont toujours été bons aux êtres humains pour passer la frontière et entrer en contact avec les esprits, ou avec Dieu (les moines au Moyen Âge se scarifiaient, voire s’automutilaient).

Ces remarques amènent une troisième question et ouvrent, à mon avis, une nouvelle piste de réflexion intéressante : les alchimistes étaient-ils conscients des effets délétères des substances avec lesquelles ils travaillaient, n’ayant aucune des connaissances scientifiques basiques qui furent posées par Lavoisier au dix-huitième siècle ?
Beaucoup d’entre eux ont rapporté leurs rêves dans des livres. Des rêves qui, affirment-ils, les ont amenés vers la révélation ultime. Or, ces rêves ressemblent étrangement à des visions, et en particulier aux visions décrites par Hildegarde de Bingen dans Le Livre des œuvres divines. Cette abbesse bénédictine du Moyen Âge, célèbre précisément pour ses visions mystiques, était également botaniste, autrement dit maîtresse des simples et médecin. Il est donc certain qu’elle connaissait parfaitement les vertus des plantes (d’ailleurs certains se soignent encore de nos jours sur la base de sa pharmacopée). De là à déduire qu’elle en utilisait pour provoquer ses visions, il n’y a qu’un pas à franchir !

Mais, revenons-en à nos alchimistes. Lorsque l’on étudie leurs traités, on s’aperçoit qu’ils utilisaient des matières très nocives une fois chauffées. Certaines étaient radioactives (et donc nocives telles quelles), d’autres mêlées d’arsenic (toxique en inhalation), une substance considérée de nos jours comme un facteur déclenchant de la maladie d’Alzheimer. Enfin, le mercure, couramment cité, est aujourd’hui connu comme un dangereux neurotoxique.
Il est donc certain que les alchimistes célèbres, depuis Nicolas Flamel jusqu’à Fulcanelli, ont été exposés sur de longues périodes à des émanations chimiques hautement nuisibles. En étaient-ils conscients ? Jusqu’à quel point ces interactions ont-elles joué sur la lucidité de leurs observations, sur leur ressenti, sur leurs conclusions phénoménologiques ?

Pour le savoir, il faudrait soi-même se lancer dans une aventure qui nous projetterait, d’une manière ou d’une autre, hors du temps

Lecteurs, si le courage ou la volonté vous font défaut (ce qui est excusable vu les risques encourus), nous vous invitons plus simplement à vous plonger dans notre roman, L’Œuvre au rouge. Bien des expériences y sont décrites, où nos alchimistes doivent faire face à la cruelle et mystérieuse volonté des éléments chimiques…   

Pour aller plus loin

Quatrième de couverture

  Les auteurs tracent les destinées croisées d'alchimistes et de médecins liés par le feu, cet élément mystérieux source de vie et de destruction. Entre recherche de la pierre philosophale, manipulation génétique, pillage et pouvoir des sectes dans un univers humain d'après Apocalypse, les protagonistes de ce récit envoutant se trouvent confrontés à des défis qui mettent à rude épreuve leur résilience et leur humanité. 

    Des quatre éléments, le feu est le plus étrange. Foyer des fours d'alchimistes, étincelle des barillets d'armes, rayonnement destructeur du soleil, énergie vitale, il est le fil conducteur de ces histoires en miroir où les personnages, qui cherchent à l'apprivoiser, se retrouvent malmenés par les embûches, les jalousies et les conflits que le monde déchaîne autour d'eux. Réussiront-ils à parvenir au bout de leur quête dans un ultime défi dont, pour certains, dépend la survie même de l'espèce humaine ? Les hommes doivent s'unir, s'accepter. Mais, au bout du compte, ne resteront-ils pas toujours les mêmes, incapables de s'entendre et de s'entraider pour faire front ?

    Un ouvrage où un passé qui sonne vrai et un futur imaginé se télescopent, instillant l'idée que la nature humaine reste à tout jamais hantée par les mêmes interrogations. La vie vaut-elle la peine d'être vécue ? Quelle est notre place dans le monde qui nous a fait naître ? Un récit haletant, addictif, original dans sa forme, une fable, une quête du Graal où les interrogations sur soi sont doublées d'aventures qui laissent au lecteur peu de temps pour reprendre son souffle.

Le feu de roue

Les couleurs dans l'alchimie

Extrait


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Gabriel et Marie-Hélène.