05 novembre 2019

Chronique littéraire : La Vie en confettis d'Hélène Vergé (Editions Robert Laffont)

Présentation de l'éditeur
Valentine, aime d’un amour exclusif les Buldozorus (« les meilleures céréales du monde »), les roses-cheveux de sa mère, Matthieu (qui ne lui jette pas un regard) et ses parents avec lesquels elle forme un trio fusionnel.
Si fusionnel que lorsque ces derniers lui annoncent l’arrivée d’un petit frère, le ciel lui tombe sur la tête. D’autant que ce bébé n’a rien à voir avec le supplément de bonheur promis, bien au contraire. Jamais son père n’a été si préoccupé, sa mère si triste. Une tristesse contre laquelle, elle, Valentine, est impuissante. Et ça, ce n’est juste pas possible...
Alors, armée de son imagination débordante, elle va tout mettre en œuvre pour chasser le malheur poisseux qui s’est abattu sur son petit monde.
Portée par une jeune héroïne formidable, une ode à la fin de l’enfance, ses déchirements et ses flamboiements.

Extraits
« Ma mère dansait nue au milieu du salon, dansait, nue, nue dans son grand corps blond, ses cheveux à fleur de peau, elle portait seulement un sac à poitrines très très fin qui bâillait un chouia, alors j’ai surpris ses tétons sous la dentelle, de la dentelle rose avec des papillons qu’avaient l’air de butiner dessus. »

« La lune, rieuse, m’observait à bras ouverts. J’ai pensé qu’elle devait avoir mal au dos, à force de se tenir droite comme ça, et qu’elle aurait besoin d’un coussin rose cousu de chamallows d’or. Alors j’ai tenté de la rassurer, je lui ai dit te tracasse pas ma louloute, je lui ai dit je prendrai une échelle pour venir te masser les omoplates, je lui ai dit si je te rejoins je veux admirer avec toi des cerfs en smoking noir et des oies en tutu turquoise. »

« Les vieux m’avaient polluée. J’veux dire, c’est bien un truc d’adulte, ça, de vouloir à tout prix te changer les idées. Ils veulent qu’on se lessive le ciboulot à tout bout de champ, mais dans ce cas, à quoi ça sert d’avoir une tête ? »

L'auteure


J’ai 29 ans, je vis à Paris et je travaille dans une entreprise qui produit des contenus de formation à destination des managers. J’ai fait des études de lettres, de management et de journalisme. J’ai vécu à New York, Londres, Shanghai et Phnom Penh.

Interview 

Quelle lectrice êtes-vous ?
J’adore les bibliothèques, les livres grand format, et lire sous ma couette avec une grande tasse de café.

Quelles sont vos principales influences ?
En vrac : Fante, Chagall, San Antonio, les parfumeurs, Renaud, les fleurs, Proust, les oiseaux, Fabcaro, Etty Hillesum, Little Nemo in Slumberland, la libre antenne de Caroline Dublanche, Gary, Leonard Cohen, Jean Rhys, Pierre Soulages, Laura Kasischke, Barbara, Annie Ernaux, Lodge, la pâtisserie, Monet et j’en oublie. 

Quand avez-vous commencé à écrire ?
Probablement autour de 8 ans, j’adorais écrire de longues lettres à mes copines !

Quel retour de lecteur/lectrice vous a le plus émue ?
Celui d’une libraire qui est venue me voir les yeux brillants à mon premier salon du livre en Bourgogne, et qui m’a dit qu’elle avait été conquise par mon roman.

Quand écrivez-vous ? Avez-vous un rituel d’écriture ? de petites manies d’auteur ?
J’écris tôt le matin ou tard le soir, idéalement quand tout le monde dort. Je crois que j’écris mieux quand j’ai très faim, comme si cela aiguisait ma sensibilité. Mais comme je suis très gourmande, j’ai rarement très faim !

Quel a été votre plus grand bonheur littéraire ?
Crime et Châtiment de Dostoïevski

Etes-vous en train d’écrire un nouveau roman ?
Oui, mais je l’écris seulement dans ma tête pour le moment ! Pour l’instant, je m’occupe d’éparpiller partout ma Vie en Confettis, et j’ai un peu de mal à me concentrer sur le suivant

Le mot de la fin ?
Merci à vous de faire vivre les livres, et d’aider le mien à prendre son envol !

Notre chronique

Un roman qui débute in medias res dans un style des plus originaux ! Valentine, notre protagoniste de treize ans, n’a pas la langue dans sa poche, a énormément d’imagination et on ne peut qu’adorer l’écouter narrer cette vie qui est bouleversée par l’arrivée de son petit frère.
Un style personnel et différent de tout ce que l’on connaît, poétique et parfois cru, des collocations, comparaisons, métaphores, figures de style loufoques, gaies, fleuries (comme les cheveux de la maman), pleines de tendresse.
Un monde à la Monty Python, de la prose à la Lewis Carroll, tels que les aime l’enseignante d’anglais que je suis !
Une protagoniste qui grandit, dans un bildungsroman étrange, qui nous livre sa vie sans fard, avec ses convictions, sa vision propre, très personnelle de la vie.
Un roman plein de fraîcheur, à l’image de son héroïne. Une auteure qui nous entraîne dans son univers en un claquement de doigts, voilà ce qui vous attend si vous êtes prêts à être chamboulés ! Un petit bijou de créativité !

Pour aller plus loin
Elle (La Vie en Confettis est dans leur Top 10 du mois d’octobre) 



Merci Hélène !

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