Je ferme les yeux pour mieux sentir le soleil sur ma peau.
Je suis allongée sur la plage de Lérat, je me fais bronzer. Nous sommes au beau
milieu de l'été 2006. Au lendemain de cette journée de farniente, Alexandra est
hospitalisée d'urgence. Lorsqu'elle se réveille d'un coma de quelques jours,
c'est pour découvrir qu'elle est paraplégique. Elle n'a que 33 ans, elle est
mariée et mère de deux jeunes enfants. Elle doit désormais vivre en fauteuil
roulant. Elle raconte avec sincérité et pudeur comment elle doit apprendre à
vivre avec ce nouveau corps, comment elle a passé la vague de la colère et du
désespoir et choisi de vivre encore plus fort.
L'auteure
Née en 1972 à Chateaubriant, j'ai passé mes premières années
en Afrique : au Togo, au Benin, au Cameroun et à Madagascar. J'ai étudié
dans de nombreuses écoles françaises, au Caire, à Ankara, à Madrid. Après des
études touristiques (pour rester dans le monde des voyages), je travaille
presque 7 ans à l'aéroport de Nantes pour les tours opérateurs. J’expérimente
le travail d'agent de voyages également, chose que je n'ai pas du tout aimée. J'ai
également eu la chance de promouvoir le tourisme Français au sein de Maison de
la France à Madrid.
Des années plus tard je ferai une formation en didactique de
langues étrangères, pour enseigner en primaire. J’ai exercé pendant un an,
c'était chouette ce rôle de maîtresse d'école. Une réforme, et ce sont les
professeurs des écoles qui doivent enseigner les langues, plus besoin
d'intervenants extérieurs…
C'est tout naturellement et surtout pour des raisons
pratiques que je me tourne vers l'enfance. Avec des enfants le tourisme devient
compliqué, c'est travailler pendant que les autres sont en vacances. Et je mets
un point d'honneur à m'occuper de mes petits.
Je deviendrai Atsem dans l'école de mes enfants, puis
assistante d'éducation.
Un parcours atypique, qui m'a permis d'être une maman à
temps plein.
Depuis mon incident de vie, j'ai travaillé à la Mairie de
Guérande pour les temps péri éducatifs, afin de sensibiliser les enfants au
handicap, à la différence. Et mon espagnol et mon anglais sont d'une grande
utilité.
Je suis Agent d'animation pendant 4 ans. Et agent d'accueil
périscolaire le soir.
Et les réformes oui, toujours les réformes changent, plus de
Temps Péri éducatif depuis septembre 2018. Je n'ai donc plus de travail.
Je vis avec une allocation handicapée. Mais je cherche, je
cherche tellement que tout m'apparait comme une évidence, et pourtant il reste
tout à faire. Je vais devenir consultante, experte du handicap.
Affaire à suivre... mais il faut croire en ses rêves.
Notre chronique
Un texte fort et émouvant. Un livre autobiographique qui
sonne vrai et qui fera du bien à tous, puisqu’il est porteur d’espoir. Un
espoir si dur à trouver quand on est frappé soudainement par un incident de vie et que l’on se retrouve cloué dans un fauteuil roulant. Un texte vivant, au
style fluide et personnel.
Une métaphore filée, celle de la vague, très touchante et parlante.
Ce témoignage d’une descente aux enfers puis d’une reconstruction, à la force du poignet, est remarquable et m’a fait penser au roman de Grand Corps Malade, que j’avais également énormément apprécié. Un véritable concentré de courage, d’abnégation, de désir de vivre ! J’ai retrouvé l’Alexandra avec qui j’ai eu le bonheur d’échanger au téléphone. Une très belle rencontre littéraire et humaine !
Je vous recommande vivement ce superbe témoignage !
Une métaphore filée, celle de la vague, très touchante et parlante.
Ce témoignage d’une descente aux enfers puis d’une reconstruction, à la force du poignet, est remarquable et m’a fait penser au roman de Grand Corps Malade, que j’avais également énormément apprécié. Un véritable concentré de courage, d’abnégation, de désir de vivre ! J’ai retrouvé l’Alexandra avec qui j’ai eu le bonheur d’échanger au téléphone. Une très belle rencontre littéraire et humaine !
Je vous recommande vivement ce superbe témoignage !
Quelle lectrice es-tu
?
Je dirais compulsive, c'est tout ou rien. Il m'arrive de
dévorer deux livres voire trois dans la même semaine. Puis d’enchaîner, pour
ensuite ne plus rien lire du tout. Et puis il y a des endroits, des moments que
je préfère pour lire : ma terrasse, un peu de soleil, du silence, et
surtout que plus rien ne traîne dans la maison, dans mes papiers, dans mon
linge… Autrement dit que mon esprit soit totalement libre.
Quels sont tes 5
romans préférés ?
Si je remonte dans le temps, puisque j’ai un bac A2 (philosophie
et langues), le français était, tu le sais, important.
J’ai aimé Baudelaire et Les
fleurs du mal.
Le petit Prince de Saint-Exupéry
Lorsque que j’aime un auteur, je lis souvent plusieurs de ses
livres.
J’ai apprécié la légèreté et l’humour de Gilles Legardinier
avec ses trois titres Ca peut rater, Et
soudain tout change, Quelqu’un pour qui trembler. Lu et dévoré un été sur
la plage.
Agnès Ledig, Juste
avant le bonheur, et Marie d’en haut.
Gounelle : L’homme
qui voulait être heureux, évidemment !
Virginie Grimaldi : Le
premier jour du reste de ma vie.
Toutes les lectures qu'on me propose, et qui sont
susceptibles de me faire du bien. Les choses spirituelles m'attirent beaucoup.
Et tant d’autres...
Que représente la
littérature pour toi ? La lecture ?
L'écriture ?
Des apprentissages de la langue, des styles, de
l'orthographe (que l'on perd avec tous ces SMS)
Découvrir que la littérature a toujours existé.
La connaissance, et donc un bon moyen de se cultiver.
Un voyage, on va de découverte en découverte. Qu'il s'agisse
de lieux, de cultures. Du passé, du présent et du futur. Et de très nombreux
voyages intérieurs.
Un questionnement, qui appelle très souvent des recherches
personnelles.
La lecture est source de bien être pour moi, c'est une vraie
échappatoire.
L'écriture est une vraie thérapie, mettre des mots sur des
maux. Elle m'a permis d'avancer dans mon quotidien, de pardonner.
Bref de me soigner un peu.
As-tu des anecdotes
liées à l'écriture ?
Oui tellement. Déjà tu dois savoir que la solitude fait que
je deviens une vraie pipelette, ce qui n'était pas trop mon cas.
Ma rencontre avec Nathalie Palayret a été le facteur déclencheur.
Elle a été une perle pour moi. Elle est bibliothérapeuthe, j’ai été son premier exercice, si on peut dire.
Et je ne sais comment la remercier.
J'aime écrire le matin, ça fuse, des discours, des courriers
à mes proches, pour des événements particuliers (mariage, anniversaire…)
lorsqu'il y a des choses que je n'arrive pas à résoudre oralement devant eux .
Mon livre aurait dû faire 500 pages ou plus, mais j'ai jeté
tellement de papier ! Des chapitres entiers de désespoir, de tristesse, de
colère et de haine.
Il n'était pas judicieux que ceux qui m'entourent surtout
mes enfants, et mes parents lisent cela. Et j'ai bien fait car, comme je te
l'ai dit, ils n'ont vu que de belles choses, tristes souvent, mais pleines
d'espoir et d'amour.
Pour l'anecdote un peu moins drôle, mon ex-mari à qui j'avais
dit j'écrirai un livre, m'avait menacée. Si jamais j'écrivais quelque chose de
mal sur sa personne il me promettait avocats et tribunaux... c'est pourquoi tu
ne trouveras pas un endroit ou presque où je parle mal de lui. (à la plus
grande surprise de mon entourage) mais j'en suis heureuse, mes enfants n'ont
donc pu lire que de belles choses sur leur papa. Et ce que je dis à un instant
T ? Je le pense si fort.
Et ce livre, j'en avais envie avant mon handicap, je rêvais
d'écrire un ouvrage concernant les expatriés. Pourquoi, car j'ai tellement
matière à raconter ce que j'ai vécu et vu dans mon enfance. Dans ma vie
d'adulte cela n'a suscité que jalousie alors je me suis tue. Et pourtant c'est
extraordinaire d'avoir vécu aux quatre coins du monde. Je voulais que mes
parents le sachent, et les autres aussi, et qu'ils me comprennent.
Je suis super brouillon, je peux écrire sur n'importe quoi
et n 'importe où, il est donc très difficile de remettre de l'ordre ensuite.
Enfin écrire permet aux autres de nous lire jusqu'au bout… sans
nous couper.
Sinon, eh bien je suis nulle pour la technique, je déteste
écrire sur un ordinateur, je préfère un crayon et du papier. Je me relis très
rarement. En fait je sors totalement de ma zone de confort en ce moment.
Je pourrais t'écrire un nouveau livre !!!!
Qu'est ce qui t'a le
plus émue dans les ressentis de tes lecteurs ?
Des mots et phrases très fortes.
C'est injuste.
C'est beau !
Mais tu écris bien !
On te reconnait ou on apprend à te connaitre. (Nombreux sont
les inconnus qui m'ont fait cette remarque)
Tu as fait cela sans nous le dire ! Eh oui, je n’y crois pas
moi-même, puisque je suis un livre ouvert à moi toute seule.
Bravo !
Merci !
Tu nous as fait tellement de bien !
C'est simple, accessible à tous.
Nous n'avions jamais imaginé que tu puisses vivre de telles
choses !
Quel courage, (en ce qui me concerne ce n'est pas du
courage)
Pas de tabous ! (Sûrement pas)
Une leçon de vie, un hymne à l'amour et une sacrée envie de
vivre.
Humilité.
Tellement de retours (tu pourras les voir pas toi-même sur
la page de Passer la vague), que j'ai mis des mois à réaliser.
Le mot de la fin
Garder le cap !
La vie est un combat pour chacun de nous, et pourtant... elle
vaut le coup d'être vécue. C'est un cadeau précieux.
Croire, espérer, rire, partager, écouter, donner, aimer, et
surtout ne jamais oublier d'être heureux.
Prendre soin de soi et de tous ceux qui nous sont chers.
Pour aller plus loin
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Blog : on garde le cap
Retrouvez les chroniques des ouvrages des Éditions Nouvelle Bibliothèque (adultes)
* Terminus
* So long, Alice
* Killarney 1976
* Amer Noir : le jour où j'ai tué Staline
* La petite fiancée de la Grande Guerre
* Grand froid
* Le legs
* Le feu secret
* Spiral(e)
* Le feu secret (nous donnons la parole à d'autres lecteurs !)
* La trilogie psychiatrique
* Le voyage d'une seconde
* Opération forêt des abeilles
* Tous les hommes sont rois
* Je suis un des leurs
* Et demain l'éternité
* Respirer le même air
* De l'aube au crépuscule
* Dissonances (vu par Solange Schneider)
* Dans la fêlure du miroir patientent nos âmes
* N°53
* La plume
* Le caillou blanc
* Poèmes aromatiques
Ce magnifique témoignage d une femme remarquable de courage et d'abnégation est un hymne à la vie. On passe des rires aux larmes et chapitre lu déclenche l envie de prendre connaissance du suivant. Bravo ! Incontournable en cette fin d année
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