12 novembre 2019

Chronique littéraire : Dans la fêlure du miroir patientent nos âmes de Tristan PAULETTE (Editions Nouvelle Bibliothèque).

Résumé
Avocat reconnu et respecté, Raphaël réussit tout ce qu’il entreprend et en est fier. Il a tout fait pour en être là, n’a reculé devant aucun sacrifice et il compte bien en profiter. Il ne regarde jamais en arrière.
Mais ses certitudes s’effondrent quand il apprend le décès brutal de son frère jumeau, Gabriel, survenu dans des conditions obscures.
Envahi d’une douleur que personne ne pourra jamais comprendre, il part sans le savoir sur les traces de son double. A moins que cela ne soit à sa propre recherche, tant les histoires des jumeaux sont indissociables, malgré tout.
Dans la fêlure du miroir patientent nos âmes se saisit de la question de la gémellité, sujet de nombreux fantasmes, et s’affranchit des représentations qui y sont liées, en contant une histoire à la fois singulière et universelle, celle d’êtres qui se perdent en chemin.

Extraits 
« Comment appelle-t-on un jumeau qui perd son double ? Aucun mot n’existe pour évoquer cette situation. Sans doute y a-t-il une bonne raison pour qu’une telle absence ne puisse jamais être nommée.Si je ne peux dire ton départ, c’est donc que je devrai le garder pour moi. À jamais.De toute façon, personne ne pourra jamais comprendre ».
 ***
« Il est six heures quarante-cinq. J’éclate d’un rire tonitruant, comme je n’en ai plus eu depuis si longtemps. Je ris à n’en plus finir, là, sur une banquette en cuir rouge, accompagné d’un serveur qui, cette fois-ci, me fixe avec étonnement. Je ris car je ne peux plus rien faire d’autre. À pleines dents, pour briser cette comédie de la mort et des vivants. Je ris de moi. Pendant qu’il en est encore temps.Tout est si ridicule ».
Notre chronique
Un roman subtil, émouvant, fort et très bien écrit. Un style vrai, élégant, frappant.
Des personnages qui ne cessent d’évoluer (l’auteur ne leur laisse pas le choix !) et dont les drames inconscients et conscients vont frapper de plein fouet le protagoniste de ce roman dont les thématiques centrales sont la famille, la gémellité, la détresse, les secrets, la vie et ses aléas, le travail de deuil.
Une relation très forte entre deux jumeaux, Raphaël et Gabriel. La vie de Raphaël, ses certitudes, qui basculent un jour irrémédiablement…
Un texte à fleur de peau comme son protagoniste, très poétique et doux. Un récit qui tient toutes les promesses de son titre magnifique et mystérieux.
Un roman que l’on a du mal à lâcher et que nous vous recommandons sans hésiter !

L'auteur

Né à BESANÇON (DOUBS 25) en 1980, Tristan PAULETTE, de son vrai nom Fabien STUCKLE, y exerce le métier d’avocat. Passionné de littérature et amoureux des mots, il consacre son temps libre à l’écriture. « Dans la fêlure du miroir patientent nos âmes » est son premier roman.



Interview 
Quel lecteur es-tu ?
Totalement compulsif et incurable. Je suis de ceux qui ont besoin d’avoir une dizaine de livres à lire devant eux, qui établissent un ordre de ces livres, mais ne le respectent jamais, car « il y a toujours un livre imprévu à lire tout de suite avant les autres ».
J’aime les livres dont je ressors différent. Qui me bouleversent, me choquent, me malmènent.

Quelles sont tes principales influences ? 
J’ai un profond respect et une grande admiration pour le travail de Jeanne BENAMEUR, dont « L’enfant qui » produit inlassablement un écho en moi. Il en est de même de Leïla SLIMANI, Sarah CHICHE, Catherine POULAIN. J’aime les plumes de femmes.
Côté polar, je dévore tous les livres de Sandrine COLLETTE.
Mais je pense que mon écriture est surtout très largement influencée par la littérature japonaise, notamment par les œuvres de Yoko OGAWA, Haruki MURAKAMI (Kafka sur le rivage est vraiment ma référence) ou encore Durian SUKEGAWA.
Sans oublier le poète islandais Jon Kalman STEFANSSON.

Quand as-tu commencé à écrire ? 
Je n’ai osé me lancer qu’en 2017.

Quel retour de lecteur t’a le plus ému ? 
Lorsqu’un membre d’un Comité de lecture a pensé à MURAKAMI en lisant mon texte. 

Quand écris-tu ? As-tu un rituel d’écriture ? de petites manies d’auteur ? 
Ma vie d’avocat ne me laissant que peu de temps, j’écris la nuit, de préférence après minuit. J’aime ces heures particulières du fond de la nuit. Ce qui ne m’empêche pas de noter mes idées à toute heure du jour, dans l’un des carnets que j’emporte partout, pour éviter de les perdre. Sinon, je n’ai ni rituel ni manie ; je fuis les deux !

Quel a été ton plus grand bonheur littéraire ? 
L’enfant qui de Jeanne BENAMEUR.

Es-tu en train d’écrire un nouveau roman ? 
Oui, un roman choral cette fois. Qui évoque encore la famille.

Le mot de la fin ? 
Je ne l’écrirai qu’au tout dernier moment, dans l’urgence et sans y réfléchir, dans un élan.

Pour aller plus loin 
Retrouvez les chroniques des ouvrages des Éditions Nouvelle Bibliothèque (hors collection jeunesse)
Terminus
So long, Alice
Killarney 1976

Amer Noir : le jour où j'ai tué Staline
* La petite fiancée de la Grande Guerre
Grand froid
Le legs
Le feu secret
Spiral(e)
* Le feu secret (nous donnons la parole à d'autres lecteurs !)
La trilogie psychiatrique
Le voyage d'une seconde
Opération forêt des abeilles
* Tous les hommes sont rois
Je suis un des leurs
Et demain l'éternité
Respirer le même air
* Poèmes aromatiques
* Dissonances (par une lectrice)
* Le caillou blanc
* La plume
* De l'aube au crépuscule
* N° 53

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