Paul Vivienne, marchand d'art, comme la prestigieuse galerie du même nom, appartient au passé. Mais, si l'un des plus mythiques passages couverts de Paris ne voit jamais tarir l'engouement qu'il suscite, lui sent bien qu'il ne marche plus avec son temps. À la soixantaine il dédaigne les technologies modernes et, par ailleurs, a perdu le feu sacré. Cynique, désabusé et las - à l'image du personnage en couverture - il comprend que bientôt il n'aura plus la moindre... cote dans ce milieu à l’implacabilité feutrée. L'art n'adoucit pas les mœurs et ce monde mal connu ne se comporte pas mieux que d'autres, avec son lot de mauvaises pratiques : coups bas, trahisons, hypocrisies, avidité, ego démesurés, arrogance d'experts... Et toujours le souci de la grosse affaire... Il faut dire que les enjeux sont énormes et la gloire souvent éphémère...
Il y a aussi des passionnés, que rien ne vient corrompre, et de vrais amoureux d'authenticité.
L'authenticité. Elle est au cœur de toutes les préoccupations, sésame nécessaire à la reconnaissance, à l'acceptation (ce souci récent date du 19e siècle et ne fait que grandir, comme si cette précieuse valeur augmentait à mesure que progressent les possibilités de copiage, clonage, falsifications de toutes sortes) et elle est bien au cœur de ce récit :
Un jour en effet Paul découvre un retable mystérieux, dans une petite chapelle écartée... On y voit une Vierge d'humilité (de celles peintes après la Grande Peste pour rendre la Madone plus proche) ainsi qu'un rouge-gorge. Selon la légende, le rouge-gorge est l'oiseau qui a arraché une à une les épines de la tête du Christ et son jabot en a été ensanglanté. Il est devenu symbole d'espérance en une amélioration et de pureté.
La pureté dans un univers frelaté. Quelle que soit l'interprétation de Paul, ce tableau le trouble et le touche. Il y voit l'occasion de "revenir" dans la profession de manière éclatante, pour pouvoir, peut-être, finir en beauté. Et surtout, à nouveau croire en son métier. Retrouver la foi.
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