12 mars 2021

Chronique littéraire : un jour ce sera vide de Hugo Lindenberg (Christian Bourgois éditeur). Prix Régine Deforges.

Description de l’éditeur

C'est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l'enfance où tout se vit intensément, où l'on ne sait pas très bien qui l'on est, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d'une guerre qu'il faudra mener de toutes ses forces.

Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d'autant plus forte qu'elle se fonde sur un déséquilibre : Baptiste a des parents parfaits, habite dans une maison parfaite. Sa famille est l'image d'un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui.

Flanqué d'une grand-mère à l'accent prononcé, et d'une tante « monstrueuse », notre narrateur rêve, imagine, se raconte des histoires, tente de surpasser la honte sociale et familiale qui le saisit face à son nouvel ami. Il entre dans une zone trouble où le sentiment d'appartenance est ambigu : vers où va, finalement, sa loyauté ?

Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu'on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. Hugo Lindenberg y explore les sentiments, bons comme mauvais, qui traversent toute famille, et le poids des traumatismes de l'Histoire.


Notre chronique

Un livre à l'écriture douce, fluide et belle.

Un premier roman réussi qui nous plonge le temps d’un été dans la vie, faite d’ennui mais aussi de découvertes et de quête existentielle d’un petit garçon solitaire.

Un récit tout en émotion, touchante de la première à la dernière page, qui nous happe et restera en nous très longtemps, qui mêle la trajectoire personnelle d'un jeune garçon perdu (défaut de savoir-être avec les jeunes de son âge, disparition de toute sa famille, sauf une tante folle et une grand-mère qui l'élève, dans les camps de concentration) et Histoire par petites touches impressionnistes.

"Chez nous, il n'y a pas plus d'enfants que de giron. Il n'y a que des survivants qui errent parmi les fantômes."

Portant le fardeau des non-dits, des mensonges et du secret, le jeune narrateur tente à grand-peine d'arracher des bribes de vérité. A l'âge où l'on se compare pour se construire, cela est nécessaire à sa survie, à sa compréhension du monde, de lui-même et des autres.

"Le silence, c'est ça mon héritage."

Un ouvrage tendre et fort, qui nous accompagnera longtemps !

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Gabriel et Marie-Hélène.