01 juin 2021

Chronique littéraire : Celle qu'il attendait de Baptiste Beaulieu (Fayard).

Résumé de l'éditeur

Eugénie D déborde d’imagination et de projets farfelus pour s’isoler d’un monde qui l’effraie. Elle sait les hommes prompts à arracher les ailes des femmes.

Joséphin, chauffeur de taxi mutique, est né dans un pays en guerre. Il charrie sa maigreur et sa méfiance des hommes. Pour oublier sa mélancolie, il tourne la terre sous ses mains à l’infini.

Leurs vies basculent quand ces deux empotés magnifiques se croisent sur un quai de gare.

Une rencontre improbable, une histoire d’amour hors du temps.

Avec beaucoup de poésie et d’originalité, Baptiste Beaulieu tisse le destin fantastique de ces deux êtres dont les fêlures se répondent comme par magie.


Notre chronique

« C’est le jour même de sa rencontre avec Joséphin qu’Eugénie D., mi-femme, mi-poésie, rêva d’une femme en noir. »

Un incipit percutant pour un ouvrage poétique, léger, malgré les thématiques sérieuses -- le regard des autres, le manque de confiance en soi, la difficulté d’être aimé quand on est différent, la culpabilité, les multiples failles et blessures qui nous handicapent. 

« L’élégance et la beauté sont affaire d’attitude, pas de bourrelets. »

Ce livre mi-philosophique, mi-fantasque est un trésor d’imagination, d’originalité, d’inventivité, de douce folie, d’humour et surtout d’humanité ! 

« En cas de besoin, tournez toujours votre visage vers une fenêtre : elles sont les sorties de secours de l’âme que le génie humain a eu la sagesse inconsciente de poser dans toutes ses constructions. »

Pour conclure :

« Transformer ses maladresses en force, exalter les fêlures pour y faire couler de l’or, changer l’erreur en merveilleux. Il s’était senti davantage en contact avec l’invisible que jamais auparavant dans sa vie, et c’était grâce à la Femme en noir et à ses enseignements. Oh, comme il avait cru au bonheur ! »

L’auteur évoque ici la technique dite du Kintsugi destinée à recoller les céramiques brisées avec des couches de laque et de la poudre d’or... Les objets y gagnent en beauté et en valeur marchande.

Cette méthode devenue symbole de résilience et même de renaissance correspond bien à nos personnages, cassés, fragiles, qui vont retrouver dans l’amour l’un de l’autre assurance et deuxième chance.

« Elle souhaitait un être humain. Un vrai. Un simple. Doux attentif gentil. Avec des émotions. Et se coucher tous les soirs dans ses bras, forte de l’assurance suivante : cette personne-là me veut du bien. Quel luxe ! »

Un ouvrage dévoré, que nous partageons avec un immense plaisir ! 

#Cellequilattendait #NetGalleyFrance

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