Résumé
Rentrée littéraire Julliard 2021.
Tels deux cours d’eau donnant naissance à un fleuve, un confluent est un point de rencontre entre deux êtres qui se trouvent, s’attachent et apprennent à s’aimer.
Porté par une écriture d’une poésie rare, ce premier roman est à la fois une ode à la nature et un appel au réveil des consciences.
Liouba est une jeune journaliste qui parcourt le monde à la recherche de reportages sur le changement climatique. En Jordanie, elle croise la route de Talal, un photographe qui suit les populations réfugiées. Entre eux, une amitié se noue qui se transforme vite en attirance. D’année en année, le destin ne cessera de les ramener l’un vers l’autre, puis de les séparer, au gré de rencontres d’hommes et de femmes engagés pour la sauvegarde de la planète, et de passages par des théâtres de guerre où triomphe la barbarie. Liouba et Talal accepteront-ils de poser enfin leurs bagages dans un même lieu ?
Ce premier roman, grave et mélancolique, a pour fil conducteur l’amour lancinant entre deux êtres que les enjeux du monde contemporain éloignent, déchirent et réunissent tour à tour. Avec cet éloge de la lenteur et du regard, Anne-Lise Avril donne à la nature une place de personnage à part entière, et au fragile équilibre des écosystèmes la valeur d’un trésor à reconquérir.
L’auteure
Crédit photo : © Thomas Garnier
Anne-Lise Avril a vingt-neuf ans. Elle a puisé la matière de son premier roman, Les Confluents, dans son insatiable intérêt pour les enjeux environnementaux.
Notre chronique
Un livre aux confluents nombreux... La forme, d’ailleurs, reflète magnifiquement le fond de l’histoire.
« C’était l’année 2040, à présent, et l’humanité subsistait au cœur de la fournaise qu’était devenu le monde. Ouragans et tornades, départ de feu, brasiers béants et éternels. Épidémies par-delà les frontières, sans endiguement et sans remède, au cœur de villes en sommeil qui ne savaient plus comment revenir à la vie. Fonte des glaces, irrémédiable, sous l’étendard vain des prétendants au pétrole. »
Protection de la nature, migrations climatiques, lutte contre la déforestation et le pillage de nos ressources vitales (univers insatiable et corrompu de braconniers et de profiteurs à tous niveaux, états compris), fuite en avant, recherche du sens de la vie, amour, deuil, renoncements et combats, ne sont que quelques-unes des thématiques essentielles de ce roman d’aventures environnementales.
« Les vagues étaient venues grignoter la terre qui bientôt ne serait plus que mer. À l’orée de la jungle, certaines maisons en bois du village avaient déjà été envahies par les flots. L’île s’enfonçait lentement dans l’univers aquatique. »
Des quêtes croisées, qui se suivent aussi (de par la filiation), des réflexions en filigrane sur l’avenir de notre terre si nous restons les bras croisés, nous offrent une intrigue foisonnante et passionnante. Une poésie saisissante, qui touche au cœur, pour évoquer ces sujets d’une actualité brûlante et bouleversante. L’histoire aussi de la rencontre d’un homme et d’une femme, et de leur passion hors normes, invincible. Leur acharnement à sauver ce qui peut encore l’être de la dévastation, chacun à sa façon, les éloigne et les rapproche tour à tour, mais l’attirance commune est irrépressible.
« La grâce de se battre pour quelque chose qui est en train de disparaître. La presse écrite. Les écosystèmes naturels. Pour lui, la lutte est une entreprise. Un engagement total. »
Un premier ouvrage magistral, superbement écrit, qui nous fait rêver d’ailleurs (au pluriel... Mais lesquels ? Alerte ! Un jour, si l’on n’y prend pas garde, peut-être plus vite qu’on ne le pense, l’exil même, le déchirant, le terrible exil ne mettra plus personne à l’abri, et, où qu’on aille, il n’y aura plus de refuge...), de forêts-sanctuaires essentielles, vestiges du passé et racines de l’avenir, d’un monde dans lequel hommes et femmes se battent pour notre lieu de vie et la reconquête de ce qui pourrait être un paradis à partager, si les volontés et les énergies convergent pour notre planète, chacun à son échelle, car même le colibri peut faire sa part.
À mettre entre toutes les mains ! Nous sommes tous concernés, toutes générations confondues, y compris celles à venir.
#Lesconfluents #NetGalleyFrance
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