12 février 2024

Chronique littéraire : Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea (L'Iconoclaste).


Présentation de l'éditeur
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.

Notre chronique
Un coup de cœur pour cette saga qui nous fait voyager en Italie et dans l’Histoire. Un roman qui mêle suspense (mais quel secret la Pietà de notre protagoniste renferme-t-elle ?) et réflexions métaphysiques, féministes aussi (car Viola a tout de l’héroïne féministe qui se bat pour être elle-même et faire ce qui lui convient). J’ai particulièrement apprécié les rapports entre Mimo et Viola, qui sont, de la première à la dernière page, de véritables amis, des personnes qui s’aiment malgré tout ce qui les sépare (la classe sociale bien sûr, mais aussi et surtout la politique). L’auteur réussit à tisser une toile narrative complexe, où les intrigues historiques se mêlent harmonieusement aux questionnements existentiels et aux dynamiques sociales. Le lecteur est invité à plonger dans une Italie riche en détail et à explorer les facettes profondes de l’âme humaine.

Trois extraits
Le papillon resta là pendant des heures, envoyé par une puissance amie pour me rassurer, et ce fut peut-être ma toute première intuition du fait que rien n’est vraiment ce qu’il paraît être, qu’un papillon n’est pas qu’un papillon mais une histoire, quelque chose d’énorme tapi dans un tout petit espace, ce que confirmerait la première bombe atomique quelques décennies plus tard et, peut-être plus encore, ce que je laisse en mourant dans les soubassements de la plus belle abbaye du pays. 
Page 21 
 – Non, Mimo. Je voulais te montrer qu’il n’y a pas de limites. Pas de haut ni de bas. Pas de grand ou de petit. Toute frontière est une invention. Qui comprend ça dérange forcément ceux qui les inventent, ces frontières, et encore plus ceux qui y croient, c’est-à-dire à peu près tout le monde. Je sais ce qu’on dit sur moi, au village. Je sais que ma propre famille me trouve étrange. Je m’en fiche. Tu sauras que tu es sur le bon chemin, Mimo, quand tout le monde te dira le contraire.
Page 185
– Les mots ont un sens, Mimo. Nommer, c’est comprendre.
Page 531.

Pour aller plus loin


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Gabriel et Marie-Hélène.