19 janvier 2019

Chronique : Continuer de Laurent Mauvignier (Éditions de Minuit)

Quatrième de couverture
Sibylle, à qui la jeunesse promettait un avenir brillant, a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu’à aujourd'hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter.
Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu’elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire.

L'auteur


Issu d’un milieu modeste, Laurent Mauvignier abandonne des études de BEP comptabilité pour entrer à l’Ecole des Beaux-arts de Tours en 1984. Diplômé en 1991 dans le département Arts plastiques, il s’inscrit à la faculté de Lettres Modernes.
Son rapport à l’écriture commence alors qu’il est hospitalisé à l’âge de huit ans. Il reçoit un exemplaire d’Un bon petit diable, de la Comtesse de Ségur. L’expérience est très forte : échapper au réel en s’identifiant à un personnage en mouvement alors qu’on est soi-même immobilisé. Il prolonge le désir d’évasion en commençant à écrire.
À partir de 1997, il se consacre exclusivement à l’écriture.
Loin d’eux est publié aux éditions de Minuit en 1999.
Suivront Apprendre à finir (2000), Ceux d’à côté (2002), Seuls (2004), Le Lien (2005), et Dans la foule (2006) lauréat du Prix Fnac.
En 2009, Des hommes reçoit le Prix des Libraires.
Il est fait Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres en 2010.
En 2011, parait Ce que j'appelle l'oubli.

En 2012, il publie Tout mon amour pour le théâtre (collectif Les possédés). En 2015, il écrit Retour à Berratham, publié aux Éditions de Minuit, pour Angelin Preljocaj, chorégraphe et directeur du Pavillon noir à Aix-en-Provence.

Notre chronique 
Continuer de Laurent Mauvignier est inclassable : un livre au message fort, qui parle aux parents que nous sommes. Que faire quand on a l’impression de perdre son fils ? Quand on s’est soi-même perdu à la suite d’un drame et que l’on éprouve du mal à se reconstruire ? Que faire quand on n’a plus d’espoir, quand on pense être passé à côté de sa vie ? Quand on comprend que l’on est allé trop loin dans l’abandon de soi et surtout de son enfant ?
Les parents de Samuel ont des réponses opposées : lorsque leur fils sombre et se retrouve en cellule pour la nuit, son père veut le mettre en pension… Sa mère au contraire se bat pour lui rendre l’étincelle qui lui redonnera le goût de vivre, ce qui va l’entraîner dans une folle aventure à dos de cheval en Kirghizistan afin de se retrouver, de le couper de tout ce qui est nocif pour lui et d’apprendre à s’aimer enfin grâce au contact de la nature, des chevaux, et aux efforts, aux petits et grands combats et aux dangers de tous les jours dans cette quête initiatique aussi difficile pour la mère que pour le fils.
Un roman émouvant, sans tomber dans la mièvrerie, dépaysant, à l’écriture belle et directe, au ton juste. Un verbe qui scande le livre avec insistance (en filigrane la plupart du temps) : Continuer ! Se battre, se réinventer, ne pas abandonner même lorsque tout semble perdu.
Lamartine disait : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! N’en déplaise aux romantiques, la vie est plus forte que la douleur ; et si revenaient de leurs nuages stellaires tous ceux que l’on a aimés et qui nous ont aimés, nous savons bien au fond de nous qu’ils ne nous diraient qu’une chose : vivez !

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