21 novembre 2022

Chronique littéraire : Sorcière de la nuit de Charline Malaval (Préludes).

Description de l’éditeur
1942, dans le sud de la Russie. Ania n’a qu’un seul rêve : voler. Aux heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage au sein d’un escadron d’un tout nouveau genre, composé uniquement de femmes pilotes. De son entraînement sommaire à la terrible bataille de Stalingrad, Ania s’est donné des ailes, mais à quel prix ?
Moscou, 2018. Pavel assiste, impuissant, à la mort brutale de son meilleur ami. En partie responsable de ce drame, il part se réfugier chez son oncle, à Rostov. L’homme l’initie à la recherche de vestiges de la Grande Guerre patriotique. Ensemble, ils découvrent dans la forêt l’épave d’un ancien avion et, à l’intérieur, les restes de son pilote…
Dans ce roman poignant, Charline Malaval met en lumière des héroïnes méconnues, aux destinées aussi tragiques que flamboyantes. Elle retrace le parcours de ces jeunes pilotes envoyées dans des avions déclassés combattre dans l’une des batailles les plus sanglantes et les plus violentes de l’histoire moderne.

Notre chronique
Ce roman est le plus bel hommage qui soit pour ces sorcières de la nuit, ces femmes russes qui ont tout abandonné pour combattre aux côtés des hommes malgré les difficultés et dangers multiples. Elles ont risqué leur vie, l’ont souvent donnée pour leur patrie. Nous avons été fascinés par les deux intrigues qui se croisent et se complètent : l’histoire d’héroïnes méconnues et celle de Pavel en 2018. Deux trajectoires qui nous touchent profondément et qui ont bien des points communs : l’envie de se dépasser, d’aller toujours plus loin, celle de s’en sortir et de braver la mort coûte que coûte, la prise de risque extrême, mais pour qui ? Et à quel prix ? Et la confrontation avec la perte de ses proches, de ses amis, l’incompréhension de l’entourage et le sentiment de culpabilité ressenti par les protagonistes. On s’attache au développement des personnages principaux qui tous deux progressent et s’adaptent pour mener une vie plus enrichissante et positive. Et on reste admiratif devant ces combattantes de l’ombre qui ont eu tous les courages. Sans radar ni parachute, larguant les bombes à mains nues depuis des avions dont plus personne ne voulait (sauf pour l’épandage sur les champs et l’entraînement), elles ont réussi à harceler, déstabiliser et même terrifier l’ennemi allemand qui redoutait par-dessus tout d’entendre le bruit de balai que faisaient leurs appareils au moteur arrêté pour mieux le surprendre. Sorcières, magiciennes, sœurettes – comme les appelaient respectivement les Allemands, les aviateurs de la prestigieuse escadrille Normandie-Niemen, appelés sur le front de l’Est, leurs compatriotes –, des femmes valeureuses aux grands pouvoirs, aux exploits incroyables. Une magnifique mise à l’honneur, un lien d’une profonde sensibilité avec des héros modernes en quête de rédemption, un très grand roman.

Pour aller plus loin 
Le marin de Casablanca de Charline Malaval (Éditions Préludes)
Lumière sur Charline Malaval et chronique du Chant du Perroquet (Préludes).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour !
Votre commentaire sera bientôt en ligne.
Merci d'échanger avec nous !
Gabriel et Marie-Hélène.