Chronique littéraire : sur l’épaule des géants de Laurine Roux (Éditions du Sonneur).

Présentation de l'éditeur

Où l’on suit la saga du clan Aghulon, depuis les découvertes de Pasteur jusqu’aux attentats du World Trade Center. Où les femmes portent des noms de fleurs. Où les chats philosophent. Où l’on rêve de baisers et de microscope. De musique aussi. Et où la pétulante Marguerite nous emporte, des Cévennes à Paris, dans des aventures rocambolesques. À ses côtés, un éleveur de vers à soie, une conteuse-vigneronne, un zoologue obsédé par les termites albinos, un cuisinier truculent, et autres figures hautes en couleur.

Tour à tour roman picaresque, feuilleton littéraire, chronique familiale et polar, Sur l’épaule des géants relate l’épopée d’un siècle avec humour et fougue. Un hommage à la littérature et à la science, où les rêves les plus fous côtoient les chutes les plus tragiques.

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeure de lettres modernes.

Gravures d'Hélène Bautista • Texte publié sous la direction de Marc Villemain.

Notre chronique

Un quatrième roman de Laurine Roux et toujours autant de plaisir. Un ouvrage différent, une auteure qui se renouvelle de façon exquise. Sur l’épaule des géants, roman d’aventures, roman historique, policier, picaresque, saga familiale, réalisme magique, poésie, dans un univers unique, enchanté par le monde des fleurs, de la nature, de l’attachement à la terre. Un texte difficile à chroniquer tellement il est érudit et servi par une plume magnifique (selon les besoins et les personnages, Laurine Roux n’hésite pas à changer de style, de niveau de langue). Références de tout genre abondent et nous font sourire, car l’humour est omniprésent. 

« Barthélemy Aghulon grandit donc dans un mélange d’indifférence et d’intérêt scientifique de la part de son père. »

Nous traversons une période historique des plus intéressantes en nous appuyant sur la « petite » histoire, celle du clan Aghulon, qui n’a rien de petit, en fait. Il est composé de personnages hauts en couleur, qui ont, pour la plupart, côtoyé les plus grands, dont Pasteur, et ont parfois contribué à l’Histoire avec leurs recherches. 

« Et c’est ainsi que, à l’orée de ses vingt ans, elle devint le capitaine des Mûriers, vaste souvenir d’une fière flibuste qu’un siècle furibond avait rendue épave.
Violette et Marguerite eurent beau supplier le garçon, il s’enferra dans sa décision et choisit d’incorporer l’artillerie lourde : à ses yeux, les moteurs des chars d’assaut étaient moins nébuleux que le cerveau humain. Hélas, le désespoir, et Jacques avait omis un détail : c’est par des hommes que les machines sont conduites, et ceux-là allaient faire preuve d’une ingéniosité vertigineuse pour creuser plus profond l’abîme de l’horreur humaine. »

Un récit magistral, puissant, qui nous fait réfléchir et nous divertit tout à la fois, et qui, malgré les malheurs qui frappent cette lignée, sait apporter une note positive.

« J’ai découvert que j’avais grandi sur l’épaule de géants. Quand j’en ai pris conscience, malheureusement, tous étaient morts — sauf Maman et Papa. »

Un livre adoré, comme les trois premiers. Une écrivaine à suivre !

Et en guise de conclusion, une citation utilisée tel un mantra : 

« Le temps malgré tout trouvera la solution malgré toi. »

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