Cléo te raconte ici une nouvelle enquête menée par sa grand-mère Noémie et son amie Mona, en 1967.
Mme Gramond, le sévère censeur de leur lycée, semble cacher un secret. Intriguées, les deux filles se lancent dans l’aventure : lettres anonymes, salle murée, tiroir secret, pages jaunies oubliées depuis des années... Elles soupçonnent une affaire de chantage, mais comment résoudre cette énigme qui prend sa source dans un passé lointain ?
Heureusement, elles ne manquent ni d’audace ni d’imagination !
À propos de l'auteure
Après une carrière d’enseignante, Suzanne Max se lance dans l’écriture pour la jeunesse avec son ami dessinateur, Alain Benoist. Ensemble, ils publient les six tomes de la série Liann, l’enfant faune, l’occasion de délivrer en douceur un message en faveur de l’environnement et d’offrir aux jeunes lecteurs des aventures riches en péripéties dans un univers fabuleux. D’autre part, elle publie en solo un roman et d’autres livres jeunesse. Ainsi, avec Les enquêtes de ma grand-mère, Suzanne Max propose une série d’enquêtes policières menées tambour battant par deux jeunes détectives en herbe... du siècle dernier ! Les pages oubliées est le quatrième tome de la série.
Provençale d’origine, Suzanne Max vit désormais dans les Landes.
Notre chronique
Une salle interdite, un tiroir secret, des lettres anonymes… et une tempête de souvenirs : enquête au cœur du passé...
Cléo est la narratrice espiègle des Enquêtes de ma grand-mère de Suzanne Max. Ce quatrième tome est une histoire dans laquelle le passé resurgit au détour d’une salle oubliée, d’un mystère, de pages jaunies pleines de secrets. Une histoire d’amitié, de perspicacité, de confiance et de courage, portée par deux adolescentes des années 60 que rien ne semble pouvoir arrêter.
Nous sommes en 1967, dans un lycée de jeunes filles qui a conservé l’austérité de son passé religieux. Voûtes, escaliers majestueux, couloirs sombres et rumeurs anciennes... Noémie et Mona, les deux apprenties détectives, s’y faufilent avec la curiosité de celles qui savent que l’aventure les attend. Ce jour-là, leur attention est attirée par la salle 36, close et mystérieuse. Et c’est le point de départ d’une enquête aux relents de chantage, de mensonges et de blessures non cicatrisées.
Le roman évoque avec tendresse et précision une époque révolue — celle d’avant la mixité obligatoire et des censeurs stricts.
« Encore aujourd’hui, lorsque ma grand-mère me parle de Sven, il y a dans sa voix une grande part de gaieté… et un soupçon de nostalgie. Dans son souvenir, je crois qu’il continue de représenter l’insouciance et l’optimisme de la jeunesse de cette époque. »
Mais au-delà de la reconstitution historique si agréable, ce sont les personnages qui nous touchent le plus : Noémie l’intrépide, Mona la cérébrale, Sven, Apolline, et la troublante Mme Gramond, censeur aussi effacée qu’énigmatique. Car ici, même les adultes ont leurs secrets.
Suzanne Max ajoute aux codes du roman policier classique sa propre touche : celle d’une écriture fluide, sensible, teintée d’humour et d’une nostalgie douce. Une plume qui divertit et interroge sur trois thématiques qui nous sont chères en particulier : le harcèlement, le poids du silence et la transmission.
« Ma grand-mère n’a pas su me dire si le père de Sarah Lefèvre était un jour réapparu, comme le Marius de Pagnol. Mais la jeune fille, épaulée par Apolline, sut faire face à ses difficultés et mettre fin au harcèlement. Il suffit parfois d’une main tendue. »
Car il y a aussi cela dans Les pages oubliées : la mémoire, ce fil que l’on remonte de génération en génération.
Un roman à mettre entre toutes les mains, dès 9 ans, mais qui touchera aussi les adultes amateurs de mystères feutrés et de récits où l’Histoire s’invite discrètement entre les lignes.
« Sven s’arrêta d’écrire. Il ne pouvait pas se résoudre à aller plus loin. Il allait appeler Noémie, mais il savait déjà qu’il ne lui dirait pas tout. Il avait d’abord besoin d’en savoir plus sur le détail qui le troublait. »
J’ai adoré ce quatrième tome, peut-être même encore plus que
les précédents. Et je n’ai qu’une hâte : repartir fouiller les archives du
passé en compagnie de Noémie et de Mona, continuer d’apprendre à les connaître !
J’aime beaucoup également le fait que Cléo s’adresse directement au lecteur :
l’apostrophe brise la frontière entre le texte et nous, les lecteurs, et
entraîne une connivence narrative bien sympathique.
Pour aller plus loin
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Gabriel et Marie-Hélène.