08 mars 2023

Chronique jeunesse : Le mystère Valentin - Les Enquêtes de ma grand-mère (tome 1) de Suzanne Max (Éditions Ex Aequo).

Résumé de l’éditeur
Roman jeunesse 9/12 ans - collection Saute-Mouton - grand format - 116 pages.

En 1966, deux jeunes détectives en herbe, Noémie et Mona, se lancent sur la piste d’un garçon disparu, Valentin. Tambour battant, elles mènent une enquête d’autant plus difficile qu’à cette époque internet n’existait pas et que l’on avait pas de smartphone ! C’est Cléo, la petite-fille de Noémie, qui en fait aujourd’hui le récit sur un ton vif, parfois ému, souvent amusé. 

Cléo te raconte les enquêtes que sa grand-mère Noémie a menées avec son amie Mona quand elles avaient son âge.

Automne 1966 : Valentin, un charmant garçon qu’elles ont remarqué dans le bus au retour du lycée semble avoir disparu. Qu’est-il devenu ? Que cache cet étrange mystère ? Avec détermination elles se lancent sur sa piste, dans une enquête qui va les mener de surprise en surprise.

Cléo te fait partager leurs aventures avec humour et tendresse : difficile d’imaginer sa grand-mère à 12 ans !

Lectorat : 9/12 ans.

Après une carrière d’enseignante, Suzanne Max se lance dans l’écriture pour la jeunesse à partir d’une idée originale d’un ami dessinateur, Alain Benoist. Ensemble, ils publient les cinq tomes de la série des aventures de Liann, l’enfant faune,  une occasion pour eux de délivrer en douceur un message en faveur de l’environnement. D’autre part, elle publie en solo un roman et d’autres livres jeunesse. 
Pour son huitième ouvrage jeunesse publié aux Éditions Ex Aequo, Suzanne Max propose une enquête policière menée tambour battant par deux jeunes détectives en herbe... du siècle dernier !
Provençale d’origine, Suzanne Max vit désormais dans les Landes.


Notre chronique
Ce roman est un véritable régal ! Une enquête captivante, des rebondissements inattendus, un suspense haletant, des personnages attachants qui évoluent au fil de l’histoire, et un style d’écriture très plaisant !
Cléo, notre bien sympathique narratrice, a 12 ans. Elle nous raconte les aventures de sa grand-mère Noémie au même âge, à la fin des années 60. Nous sommes transportés dans un monde très différent du nôtre, un monde plus sûr et sans technologie, où les héroïnes surmontent leurs appréhensions et peurs, et se battent pour la vérité, pour leurs amis et pour échapper aux criminels.
Noémie et Mona sont déterminées à découvrir ce qui est arrivé à un adolescent disparu, malgré les obstacles et les dangers qui se dressent sur leur chemin. Cet ouvrage nous a passionnés en nous plongeant subtilement dans un univers parfaitement défini, parsemé de références littéraires, historiques et cinématographiques. Nous avons été captivés par ces deux adolescentes, Noémie, l’intrépide, et Mona, sa douce et timide, mais courageuse amie.
C’est un petit bijou policier que nous avons eu le plaisir de découvrir. Et qui passionnera jeunes et moins jeunes qui n’ont pas oublié leurs 12 ans eux non plus, l’âge symbolique où autrefois on quittait la maison (comme dans les contes de fées) et on l’on aime toujours partir à l’aventure ! Y compris dans un bon livre !
Nous guettons avec impatience la sortie du tome 3, mais en attendant, nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour la suite !

Interview de l'auteure
Comment est née l’histoire de cette série ? 
J’ai toujours eu envie d’écrire des romans policiers, car j’en suis fan en tant que lectrice. Enfant, j’ai bien sûr dévoré les Club des cinq. Vers 12/13 ans, je lisais tous les Sherlock Holmes et tous les romans d’Agatha Christie et, déjà à cette époque, nous en écrivions aussi, mon amie Camille et moi. C’est donc en me replongeant dans ces souvenirs-là que j’ai décidé d’écrire des polars qui se passeraient dans les sixties. Pour réunir deux objectifs : d’une part un mystère à éclaircir avec aventures à la clé, d’autre part un témoignage d’une autre époque, pas si lointaine, mais différente, comme une transmission, un lien entre les générations. Mon grand désir, c’est que « Les enquêtes de ma grand-mère » soient l’occasion d’un partage et d’un échange entre les jeunes lecteurs et leurs grands-parents.

Comment est né « Le mystère Valentin » ?
Pour que ces romans aient quelque chose d’authentique, j’ai naturellement planté le décor dans un établissement scolaire fortement inspiré du lycée de jeunes filles où nous étions élèves, mon amie Camille et moi, et qui était un ancien couvent. Nous écrivions beaucoup, notamment des articles sur la vie quotidienne du lycée, et nous étions très complices. Un peu en hommage à cette amitié, j’ai eu envie de prendre comme point de départ ce beau garçon que nous avions surnommé Valentin et que nous admirions dans le bus. Le point de départ est donc un souvenir de la réalité, mais je vous rassure : le vrai Valentin n’a jamais disparu et toute l’enquête qui suit est due à mon imagination !

Pourriez-vous partager avec nous une anecdote sur l’écriture de ce roman ?
J’ai écrit Le mystère Valentin très vite, tant je me sentais ramenée à mes 12 ans avec une grande facilité. Mais, une fois le roman achevé, je ne m’autorisais pas à le publier. J’avais tant puisé dans cette amitié d’autrefois qu’il me semblait que ce roman ne m’appartenait pas totalement. J’ai alors décidé qu’il ne serait publié que si je retrouvais la trace de mon amie Camille pour le lui soumettre et le lui dédier, et je me suis lancée dans ces recherches. Par suite de nos déménagements successifs, nous nous étions totalement perdues de vue depuis 1970 ! J’ai donc écumé internet, les annuaires, les réseaux sociaux, les sites de « copains d’avant » et autres. J’ai trouvé des homonymes qui n’étaient pas elle… Et puis, j’ai fini par tomber sur un profil professionnel avec un CV : l’âge correspondait et il y avait une adresse mail. J’ai tenté un courriel, en novembre 2020… et Bingo ! Retrouvailles émouvantes, bien sûr, 50 ans plus tard. Et Le Mystère Valentin a pu être publié. 

Quelle part de vous-même ou de personnes réelles y a-t-il dans vos personnages ? Comment les avez-vous composés ?
Vous l’aurez compris, il y a beaucoup de Camille et de moi dans Noémie et Mona. Elle était vive, décidée, sportive, j’étais réservée, timide et réfléchie. Le lycée où nous étions était comme un terrain de jeu tout trouvé que nous explorions, et où nous mêlions réalité et imaginaire. C’est ce que j’ai voulu garder en faisant vivre mon duo. 

De quelle documentation avez-vous eu besoin pour camper cette période ?
Je n’ai utilisé que mes souvenirs, et je me suis contentée de vérifier sur internet l’année exacte de sortie des films, feuilletons ou livres que je cite. J’ai vérifié les dates exactes chaque fois que je donne une explication en note de bas de page (sur une œuvre, une loi, une nouveauté de l’époque, une invention), mais dans l’ensemble, tout était très présent dans ma mémoire. 
  
Le mot de la fin ?
Je vous remercie infiniment de partager Le Mystère Valentin avec vos lecteurs. J’aimerais beaucoup qu’il soit source de beaux moments d’échanges entre générations. Je suis très fière qu’il soit sur le podium (3ème place) du Prix Chronos de littérature Jeunesse 2022, car ce Prix récompense à l’échelon national un ouvrage mettant en avant le lien intergénérationnel. 


Pour aller plus loin

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