15 février 2023

Chronique jeunesse : Un jeu d'enfant de Paul Bruard (Éditions Ex Æquo).

Description de l'éditeur
Printemps 1942. Nous n’étions qu’une bande de gamins, plongés dans une guerre qui nous dépassait. Ce soir-là, en reconstruisant la stèle que nos parents avaient détruite pour plaire aux Allemands, nous n’imaginions pas à quel point notre vie allait changer. C’était le couvre-feu, et on s’amusait à braver l’interdit, lorsque commença l’aventure la plus merveilleuse, la plus folle et la plus tragique de notre existence. Nous étions insouciants, mais tout allait basculer, pour un simple jeu d’enfant… 

Lectorat : 9/12 ans.
Paul Bruard 
Originaire de Franche-Comté et père de trois enfants, j’ai réussi à suivre, malgré mon côté rêveur, plusieurs cursus de formation. Après une licence en économie, j’ai obtenu le diplôme d’État d’éducateur spécialisé qui m’a permis de travailler dans différentes structures et auprès d’un large public. Je suis revenu depuis peu dans l’animation, et accompagne au quotidien des enfants de maternelle jusqu’au CM2.

Interview de l'auteur
Comment est né « Un jeu d’enfant » ?
Cette histoire me trotte dans la tête depuis un moment déjà. Cette période de notre Histoire m’a toujours interrogé, dans sa chronologie, ainsi que dans la façon dont les gens l’ont vécue. C’est l’aspect humain face à la guerre qui m’a intéressé depuis le plus jeune âge. Comment mes grands-parents avaient traversé cette période par exemple ? Donc, cette envie me trottait dans l’esprit, et l’élément déclencheur a été la vision de ces étoiles jaunes, avec l’inscription « non vacciné » à l’intérieur, il y a une grosse année sur les réseaux et partout ailleurs. Là, je me suis dit qu’on était en train de tout mélanger, et de perdre ce devoir de mémoire face à une période de plus en plus lointaine. Alors, je me suis lancé. Et quoi de mieux que de raconter l’épopée d’une bande de copains dans le quotidien de la guerre pour transmettre tout ça ?

Pourriez-vous partager avec nous une anecdote sur l’écriture de ce roman ?
Un coup de téléphone, je dirais. 
Lors de mon travail de recherche, j’avais publié sur les réseaux mon envie de récolter des témoignages, et c’est dans ce sens que j’ai pris contact avec le Musée de la Résistance de la Citadelle de Besançon que je remercie profondément. J’ai reçu en effet beaucoup de documentation, d’histoires vécues, et je m’en suis inspiré pour poser la trame de mon roman. Mais j’ai eu la surprise d’être contacté par une amie de lycée, m’informant que son grand-père, âgé de dix ans (et paf, pile l’âge des héros de l’histoire) était très intéressé pour échanger avec moi. J’ai donc contacté Claude, et je ne suis pas sorti indemne de l’heure passée au téléphone. J’ai eu la sensation de plonger en 1942, et d’être immergé dans le quotidien de l’époque. Lorsque j’ai raccroché, ravi que Claude accepte en plus d’être bêta-lecteur de mon livre, j’ai su ce que j’allais écrire. L’histoire était bouclée dans ma tête.

Pourquoi avoir choisi la Seconde Guerre mondiale en particulier ?
Comme je l’ai dit, cette période me travaille depuis tout jeune. Il y en a qui se passionnent pour les armes utilisées ou les stratégies militaires, moi c’est le côté humain qui me fait réfléchir. Comment aurions-nous réagi face à l’occupant ? Était-ce si simple de choisir le bon côté ? Je trouve que cette période est tellement riche en enseignements, et en prise de conscience qu’il est important d’en garder un précieux devoir de mémoire et de le transmettre aux jeunes générations pour qu’il demeure dans les esprits. C’est en ce sens aussi que j’ai donné le prénom de Claude à l’un des personnages. Un clin d’œil intergénérationnel sur une période à la fois si sombre et si porteuse d’espoir de notre pays. 

Notre chronique


Un excellent roman, qui, par certains côtés, m’a fait penser à La guerre de boutons de Louis Pergaud, sauf, que là, c’est la vraie guerre. Les enfants y sont impliqués accidentellement et se retrouvent à jouer le rôle en général dévolu aux adultes. L’auteur reprend comme un leitmotiv tout au long du récit le titre : un jeu d’enfant. Il faut bien rassurer. Rassurer le lecteur, mais aussi les protagonistes de l’aventure, entraînés dans une folle équipée jusqu’à la zone libre du sud de la France, zone qui perd son indépendance relative (puisqu’elle est sous la coupe du régime de Vichy) au même moment. Nos héros ont beau être jeunes, ils sont soumis à la même cruauté ambiante que les adultes. Vont-ils s’en sortir ? Vont-ils tous survivre ? Cette espèce de course à l’échalote avec les nazis comprend bien des drames. Heureusement, il y a une vieille dame à la tête du réseau de résistance, sorte de grand-mère protectrice, un curé bien intentionné et charitable, qui les prennent sous leur aile. Ils ne sont jamais seuls. Du reste, les enfants sont a priori moins soupçonnables que les adultes, même s’ils finissent par être repérés. Leurs parents pourraient bien payer pour eux les pots cassés… 
Un récit qui va à cent à l’heure. Un tableau exhaustif de la Seconde Guerre mondiale, donc instructif pour de jeunes lecteurs, qui, malheureusement sont les témoins d’une nouvelle guerre sur le continent européen. Une intrigue bien ficelée et documentée, qui donne à réfléchir sur un passé qui se rappelle à nous aujourd’hui.  

Pour aller plus loin

Chroniques des 5 autres romans de Paul :


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Gabriel et Marie-Hélène.